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Shade Riverdale
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Dim 8 Juin - 22:48


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Shade tira ses cheveux derrière ses oreilles pour dégager son visage. Trop de vent en ce bas-monde. Ça faisait déjà une bonne heure qu'elle était assise en bordure de la mer, à regarder les vagues balayer le rivage d'un air absent. À vrai dire, elle ne savait même pas exactement ce qu'elle était venue chercher ici précisément. La solitude? Tch. Elle l'avait déjà souvent. En voyage, elle était tout à fait seule, par choix. Ce n'était pas pour rien qu'elle avait décliné toutes les propositions de Lucas pour venir avec elle pour une tournée. Peut-être qu'elle n'avait tout simplement pas l'habitude d'être accompagnée par quelqu'un dans la durée. Et lorsqu'elle était dans un camp...eh bien, les enfants des Enfers n'ont pas une aura des plus plaisantes, on va dire. Elle sentait la mort, quoi qu'elle fasse. Même si elle se douchait cinq fois par jour, petite, afin d'éliminer cette odeur et utilisait des shampooings et gel douches qui devaient probablement sentir à dix kilomètres à la ronde, rien à faire, ça persistait. Bon, elle exagérait peut-être un peu. Mais quand même. Ça revenait plutôt à une aura, en fait. Une aura effrayante. C'était utile face aux monstres, certes, même les plus coriaces reculaient l'espace d'un instant, le temps qu'elle se jette sur un coin d'ombre et disparaisse. Mais lorsqu'elle était avec des gens...eh bien, c'était pas le top du top niveau vie sociale.

Elle ramena ses jambes vers elle en grimaçant un peu lorsque ses côtes fraîchement réparées l'élancèrent. Ouch. Un jour et trois quarts qu'elle était ici. Le soleil couchant se reflétait sur l'eau, la teintant de reflets rouges et orangés, comme si on avait enflammé la surface. Ça lui rappella l'espace d'un instant les torches qu'on allumait le long de la Via Principalis, au camp Jupiter, certains soirs de fête. Ces lanternes qu'elle avait toujours comparé à des porteurs mouvants. En ce moment, l'eau y ressemblait. Bientôt viendrait l'obscurité. La jeune femme se demanda l'espace d'un instant si un jour, elle allait pouvoir vivre dans les deux camps sans avoir l'impression de porter un secret à chaque fois qu'elle passait dans l'un ou l'autre. Elle palpa ses côtes prudemment. Mouais. Ça pourrait aller. L'ambroisie aidait beaucoup. Vive l'ambroisie! Cette empousa ne l'avait pas loupée. Ele s'en voulait aussi pour avoir perdu contre un monstre aussi nul, même si elle venait de voler par ombres... Et puis, circuler en car de Boston à Long Island, c'est long à passer, mais pas autant que New York/Berkeley.

Elle tendit la main au-dessus du sable par jeu, en essayant de trouver ne serait-ce qu'une petite pierre. Un éclat d'obsidienne répondit à cet appel sourd. Tout petit, pas plus grand que son petit doigt, un bout de roche très fin qui ressemblait à du verre noir. Elle le tourna et retourna entre ses mains, avant de le glisser dans la poche de sa chemise bleu foncé qu'elle portait pour ne pas trop compresser ses côtes avant qu'elles guérissent complètement. Pas de T-shirt orange, ni de T-shirt pourpre d'ailleurs. I don't belong. I'll never belong. Le vent un peu frais de la nuit ne la dérangeait pas le moins du monde. Elle ailait bien la nuit et l'obscurité. C'était dans ces heures là où elle était la plus forte, le contact avec la noirceur amplifiant ses capacités et son endurance.

Shade se crispa. Un pas quelque part. Puis se détendit à nouveau. Après tout, les gens avaient bien le droit de circuler, c'était leur camp. Elle se replongea dans sa réflexin hasardeuse, les yeux rivés sur les teintes dorées de la mer. Elle avait beau ne pas être une fille de Neptune, ou de Poséidon, le spectacle était quand même beau à crever.

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Declan Johnson
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Dim 8 Juin - 23:30


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Je me retournai pour une énième fois dans mon lit. Impossibilité de m'endormir. Sérieusement, c'était un peu long. J'avais envie de parler à quelqu'un. Je ne me sentais pas à ma place ici, et je ne comprenais pas pourquoi. Tous me regardaient de travers. Ils me fuyaient. Pourquoi ? Sarah avait beau dire que j'allais me plaire ici, que j'allais finir par m'habituer et rapidement me faire des amis, je n'en avais pas l'impression. Tous me regardaient comme si j'étais un insecte nuisible. Comme si j'étais le dernier des imbéciles. Ils étaient tous assez âgés, un peu plus que moi, mais bref. J'étais quand même presque le seul gosse de douze ans. Puis, il y avait pas beaucoup de gens. Peu de pensionnaires. Je me ramassais souvent seul, ignoré des autres, le dernier choisis pour faire quelque chose, une activité de groupe ou à deux. Personne ne voulait de moi. J'avais fini par comprendre le message et m'étais terré dans ma bulle, dans mon petit monde à moi. Là où personne ne viendrait me déranger, là où personne n'oserait venir me voir. Je devenais de plus en plus sombre. de l'enfant joyeux au ranch, j'étais lentement devenu un garçon mélancolique, timide et effacé. À peine si je parlais, si je levais la tête. J'encaissais en silence. Je me laissais faire, me disant que ça allait leur passer, que tous les nouveaux subissent cela.

Je me retournai encore une autre fois dans mon lit. Regardant le ciel par ma fenêtre ouverte, j'en eus rapidement marre et décidai de me lever quand même. Je pris silencieusement mon épée et fis brièvement mon lit dans le noir. Je me concentrai et influençai les Ombres pour qu'elles m'enveloppent, me cachant ainsi aux yeux des autres jeunes du Bungalow. Je sortis par la porte sans faire de bruit et la refermai derrière moi. La nuit, tout était calme. Trop calme. Ça faisait un bien fou. Je fermai les yeux et laissai tout cela m'envahir. Il ventait un peu. Habillé d'un jean noir, d'un t-shirt noir et d'un blouson de cuir, je n'avais pas tant froid que cela. L'air me permettait de respirer, de me laisser aller. Mes cheveux bruns foncés voletaient du à la brise légère. Je regardai le ciel. Il était parsemé de couleurs rouge, or, orangés, rosé. Violet aussi. Bleu nuit. Le soleil s'abîmait dans l'eau de la mer, que nous pouvions apercevoir un peu plus loin, sur la plage. L'eau parfaitement calme reflétait majestueusement le soleil couchant. C'était d'une rare beauté. Je décidai de m'y rendre. Presque personne n'était debout. Presque personne n'allait là. Je distinguai une silhouette et fronçai les sourcils.

Je décidai de m'approcher lentement, sans faire de bruit. J'avais dégainé mon épée. Je n'avais jamais vu cette fille ici, auparavant. Étrange. Comment avait-elle fait pour entrer à la Colonie ? J'essayais de faire le moins de bruit possible, mais elle se retourna. Elle avait sans doute entendu mes pas crissant sur le sable fin de la plage. En moins de temps qu'il ne le faut pour le dire, elle me sauta dessus. Je tombai à la renverse et ses deux gdagues étaient maintenant pointées sous mon cou. Je la fixai dans les yeux. Quasi la couleur de l'or, mélangée a du brun clair. Je fronçai les sourcils. Pause. Pause sur image, je vous prie. Merci. Quelque chose clochait. Ses dagues, dans le même métal que mon épée, qui était encore dans ma main, immobilisée par son bras. Mais, encore plus, elle semblait se fondre dans l'Obscurité, dans la noirceur. Je me concentrai et tentai le Vol d'Ombres. Impossible, elle m’étouffait trop. Je modelai les Ténèbres pour qu'ils me cachent à demi.

- Je suis ... Comme toi. Je ne te veux pas de mal. Moi aussi je me fonds dans l'Ombre. Lèves-toi, tu me fais mal. dis-je doucement en plantant mes yeux noir dans les siens.

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Lun 9 Juin - 7:31


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Shade était à présent sûre qu'elle avait entendu du bruit.  L'ennui avec les réflexes? Ils se déclenchent n'importe quand. Mais du genre vraiment n'importe quand, même si c'est une âme amie qui s'approche et pas un ennemi. Une légère flexion du poignet plus tard, ses dagues de fer stygien avaient glissé sans bruit de ses avant-bras à ses mains. Ses doigts se refermèrent sur les poignées. Elle se sentit tout de suite plus...confiante on va dire. Peut-être que le fait d'être moins vulnérable avec ces armes la réconfortait, qu'en savait-elle? Ele examina d'un œil critique les mots qu'elle avait gravé sur le pommeau. Anima, âme. Reliqua, repos. Elle avait juste pensé qu'ils seraient de bons noms pour les poignards de la fille des Enfers. Quant à l'épée...eh bien, elle ne l'avait pas emmené. Trop lourd, et puis que faire d'une arme aussi imposante quand on est censée être seule sur la plage?

Ce qui ne l'empêcha pas de sauter à la gorge de la personne qui venait d'apparaître derrière elle, puisqu'elle avait une épée sur elle. Ses couteaux croisés sous la trachée de ladite personne, elle eut un instant de surprise que seul un éclair dans ses yeux mordorés trahit. Physiquement, elle ne présentait pas de ressemblance spéciale et physique avec...eh bien, le gamin. Il ne devait pas avoir plus de quatorze ans, en plus, et déjà assez frêle pour son âge. Ce point commun qui les unissait pourtant...non, ces deux points communs, c'était l'empressement que mettait l'Ombre à se regrouper autour d'eux et le métal de leurs armes. Elle ne connaissais qu'une seule autre personne ayant jamais transporté ce type de fer sur elle, et c'était un frère à elle. Enfin, un frère version grecque quoi. À croire qu'elle était totalement fille unique de Pluton. Quoique, c'était très probable. Vu que les enfants des Trois Grands étaient déjà censés être inexistants...il y en avait en tout six dans le monde, à sa connaissance. Les deux enfants de Jupiter au camp romain, les deux enfants de Poséidon ici, un fils d'Hadès chez les grecs et elle. Ele en savait que ça pour l'instant, mais c'était déjà pas mal, vu que le serment stipulait absolument aucun enfant de la part de ces trois grands dieux. À l'évidence, ils devaient partager son goût à enfreindre le règlement.

Elle finit par lâcher la gorge du jeune garçon et s'écarter en se relevant. Elle ne se souvenait pas de l'avoir vu à la Colonie. Du moins, elle supposait qu'il n'était pas là lors de son dernier passage, qui remontait à...oh, et elle ne notait jamais ses dates. Ressemblance? Mis à part ces deux détails qu'elle avait noté... Peut-être que le gamin était un fils de Nyx...qu'en savait-elle, honnêtement... La jeune femme remit ses dagues à leur place dans leur carcan de cuir et dévisagea son ex-potentielle-victime d'un air farouche. Puis eut un mince sourire en coin. Bon, il avait du cran de lui donner des prdres, mais bon, ce n'était pas l'affaire, n'est-ce pas? La tutoyer aussi. Détails, cela dit...

"Tu sais, si j'avais voulu te faire du mal, j'aurais juste appuyé plus fort sur ces couteaux et tu serais mort, ou bien en train d'agoniser la gorge ouverte. Alors, deux questions. Primo, comment tu t'appelles? Secundo, tu es .e fols de...? Je me rappelle pas t'avoir vu à la Colo avant. "

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Declan Johnson
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Lun 9 Juin - 14:07


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Charmant. J'avais toujours rêvé de me faire tuer ainsi. La gorge tranchée par une fille qui semblait em comprendre en tout point. Je restai néanmoins allongé sur la plage, dans le sable. Je fixais le ciel qui ne semblait pas se décider sur quelle teinte adopter. Rouge. Or. orange. Violet. Bleu. Noir. Rose. Tout cela mélangé. C'en était presque douloureux tellement c'en était beau. Ça apaisait, ça calmait. J'aimais regarder le soleil se coucher, mais peut-être encore plus le voir se lever. Ou le contraire. Je n'arrivais pas à me décider. Comme si la beauté du couchant faisait se terminer une ère et le levé en faisait se commencer  une nouvelle. C'était impressionnant, révélateur. Nouveau, à chaque fois. Car ils étaient tous unique. Du coup, ça donnait l'impression de mourir et de revivre à chaque fois. Qu'est ce qui faisait que c'était si beau, si parfait ? Si Majestueux ? Ça semblait tellement irréel.

J'imaginais la mer aussi. Tellement calme. Paisible. Sans reflets. Comme ... Comme animée d'une volonté propre, échappant à toute emprise. La mer était l'un de mes endroits préférés au monde. J'adorais la mer, l'eau. J'en avais pas la moindre idée du pourquoi et du comment. Peut-être que ça m'apaisait, que ça m'apportais une tranquilité d'esprit que je n'avais pas. Peut-être que ça me permettais de me noyer dans la contemplation de quelque chose sans être obligé de penser. Comme si mes pensées reflétaient la mer, par la suite. Calme, sans vagues, paisibles. Sans rien de ... fâcheux. Car je ne cessais de penser, n'est-ce pas ? Pourquoi pensions nous ? Pourquoi toujours et sans cesse ? La pensée, c'était tellement beau, ça permettait de savoir quoi faire, quand faire. J'aurais quasiment pu être un enfant d'Athéna, à toujours penser ainsi. Sérieusement ... Parfois, c'était embêtant, car j'arrivais à des conclusions que je ne voulais pas nécessairement comprendre, savoir, apprendre ou même vouloir.

- Je m'appelle Declan. Je ... Je suis arrivé à la Colonie il y a deux mois, environ. Puis ... Je sais pas ... J'ai pas été revendiqué. Mais je crois que je suis un enfant d'Hadès. Si tu ne me crois pas, écoutes les rumeurs que l'on dit sur moi ... murmurais-je finalement.

Pourquoi les gens partaient-ils des rumeurs ? C'était quoi le but de tout cela ? J'étais pas désiré. Pas aimé. Seul. Pour toujours. Jamais je ne trouverais ma place à quelqu'endroit que ce soit. Les morts m'obéissaient car ils me craignaient. J'avais l'impression de régner par la peur et ça m'énervait franchement. Les autres enfant d'Hadès ... Pas des cadeaux. Certains étaient les pires Demi-Dieux de l'Humanité. Comme ... Hitler, quoi. Sérieux, les enfants d'Hadès, ils craignaient. Mais, aucune raison pour que je devienne comme lui n'est-ce pas ? Surtout compte-tenu de ma très grande popularité. J'étais seul, complètement seul.

- Toi, qui es-tu ? Ton nom ? Ton parent .. et pourquoi je t'ai jamais vu ?

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Lun 9 Juin - 15:47


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Si Shade en fut surprise, son visage n'exprima cette émotion que très brièvement, un éclair dans ses yeux, les paupières légèrement agrandies. Un frère? Enfin, un potentiel frère. Mais vu l'aura qu'il avait, elle ne doutait pas trop que ce statut soit juste. Tous les enfants du dieu des Enfers devaient partager cette noirceur un peu glauque, lugubre, qui s'étalait autour d'eux comme de l'encre renversée sur une feuille de papier blanc, une araignée monstrueuse aux pattes fines et frêles. Declan? C'était un joli prénom. Américain probablement. Remarque, chez elle, rien n'indiquait particulièrement qu'elle était anglaise, mis à part son nom de famille et l'accent britannique qu'elle avait à moitié perdu en déménageant aux États-Unis. Apparemment, papa ne s'était pas foulé pour le revendiquer. Elle se sentit un peu coupable vis à vis de lui, elle que Pluton s'était empressé de revendiquer deux fois, une fois dans chacun des camps, à l'instant même où elle y avait mis les pieds. C'était un peu gonflé quand même. Et s'il avait fait ça en mémoire de Caelhàn, cette femme qu'il avait malgré tout aimé un jour, même s'il l'avait laissée? Elle n'en saurait probablement jamais rien, mais c'était une théorie parmi tant d'autres. Et quelle importance à présent que sa mère était partie pour de bon? Oh, elle aurait pu tout simplement tenter de la réinvoquer, rien que pour lui parler, la voir une dernière fois avant la fin... Mais non. Il y avait des esprits de morts qu'elle préférait laisser en paix, dans ce qui debait être leur éternel repos.

La jeune femme haussa un sourcil moqueur. Des rumeurs? Bah. Tout le monde en avait. Plus ou moins positives, c'es tout. Elle en avait aussi à son actif, que ce soit à la Colonie ou au Camp Jupiter. Mais elle cultivait son mystère un peu comme on cultive une fleur rare. Après tout, elle était vagabonde, elle était voyageuse. Est-ce qu'on attend des voyageurs qu'ils racontent chaque petit détail de leur parcours, surtout s'il était aussi long et fourni que le sien? Non. D'accord, l'existence d'un "camp adverse", ce n'était pas franchement un petit détail, ni même un détail tout court...mais bon! On ne va pas chipoter sur le moindre petit bout de phrase maintenant!

Les morts, ils avaient toujours été gentils avec elle. À Chester, ils étaient souvent la seule compagnie qu'elle avait. Pareil pour Amityville, même si ces lieux étaient souillés par le meurtre et ce que les mortels appellaient le paranormal, et qui à ses yeux n'était autre qu'une forme de la Brume qu'elle manipulait pour cacher aux yeux de tous ce qui serait insupportables pour leurs cerveaux purement humains et pas formatés pour voir les morts, encore moins parler avec eux. Cela dit, elle ne se lamentait pas sur son sort, ni sur ce qu'on disait sur elle. Après tout, les autres disaient ce qu'ils voulaient et elle s'en occupait comme de son premier lingot d'or. Ils avaient leur opinion propre, n'est-ce pas? Et puis quoi qu'ils disent, justement, elle marchait bien au-dessus de tout ça, de toutes les jacasseries à peine vraies. À peine. Car les rumeurs...elles partent quelquefois sur des faits réels, n'est-ce pas?

Declan lui retournait ses questions, apparemment. Alors, comment on est censée faire pour annoncer à un adolescent qu'on connaît depuis cinq minutes à peine qu'on est sa sœur? Elle n'avait pas de tact ou de délicatesse et le savait pertinnemment. Ce qui ne l'empêchait pas le moins du monde de foncer tête baissée. Elle adressa un rictus amusé (et un peu moqueur aussi) au garçon.

"Shade Riverdale, Dec', pour te servir! Ou devrais-je aussi dire petit frère. Tu m'as jamais vu parce que j'habite pas ici! Et si je suis là, c'est juste parce que cette...empousa m'a cassée une côte ou deux et que j'avais plus d'ambroisie sous la main. C'est pas si terrible d'être un gosse d'Hadès, tu sais. Papa est jamais là, parfois et même souvent, tu as l'impression qu'il se fiche éperdument de ton existence, mais au moins il est pas sur ton dos H24. "

Ce disant, elle m'assit à nouveau sur le sable fin en tailleur, attendant qu'il réagisse.

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Lun 9 Juin - 17:26


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Elle en avait des drôles, elle ! Oui, il se fichait éperdument de mon existence, mon paternel. Elle, apparemment, elle avait été reconnue. Pourquoi elle et pas moi ! Ouaaais ouais, j'étais jaloux. Mais, sérieux quoi. "C'est pas si terrible d'être un enfant d'Hadès." Ha Ha Ha. Laisse moi rire, veux-tu ? Ëtre ignoré des mortels tout comme des personnes divines - ou demi-divines -, des animaux, des créatures ... De tout ce qui vit, en fait. C'est pas franchement agréable. Se sentir seul, abandonné de tous. Même les morts avaient peur de moi. Sérieux, plus chiant que ça comme père, tu n'as pas. J'aimerais être comme Jayson, ce mec que Sarah m'a parlé. Aimé et respecté de tous. Tout ce que je ne serai jamais, enfin. Pourquoi être jaloux ? Parce que j'aurais aimé avoir une autre vie, quelque chose de plus joyeux, de moins glauque. Quand j'arrivais pas à dormir le soir, j'allais me taper la causette avec des fantômes. J'apprenais certains trucs d'eux. Ça m'étais utile, parfois. Surtout en matière historique. J'adorais apprendre, même avec des fantômes. Ils pouvaient me raconter certaines choses inédites. Ça faisait grave flipper Sarah que je parle avec des fantômes, que je côtoie plus de morts que de vivants, mais eux au moins acceptaient de me parler en face, pas comme tous ces jeunes de la Colo. Haaaa, qu'est-ce que j'aimerais pouvoir vraiment parler avec quelqu'un. Mais sérieux quoi, Sarah était ma seule amie. La seule que j'eus jamais eu. Bien qu'elle me parlait, ça allait pas m'aider. Ça rendait juste ma vie moins difficile. Plus .... agréable à supporter.

Comment ça se faisait qu'elle habitait pas ici ? Bah, à bien y penser, personne ne devait avoir peur d'elle, compte tenue de l'aura de mort qu'elle dégageait. Même les monstres devaient fuir, non ? Ça avait au moins un léger avantage. Je soupirai longuement, profondément. Non mais sérieux quoi. Comment elle faisait pour survivre hors de la Colonie ? C'était étrange. Je me posais des questions, encore et encore. J'allais devoir me renseigner. Et si je ne trouvais pas de réponses ... j'allais la retracer, même si ça pouvait s'avérer dangereux. Je m'en foutais royalement, j'allais juste ... Non. Je voulais savoir, je devais savoir. Comprendre. Apprendre. Peut-être pour faire comme elle, qui sait ?

- Pfffff. Mon père il en a rien è foutre de moi. soupirais-je.

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Lun 9 Juin - 20:54


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Shade ramena ses jambes vers elle, sans toutefois se rouler en boule comme elle aurait voulu le faire. Ça, c'était pour quand elle était seule. Quand personne ne la regardait. Si elle voulait faire preuve de faiblesse, quelle qu'en soit la forme, c'était loin de la vue des autres. Ce n'était pas pour rien qu'elle avait forgé une carapace vive et moqueuse. Au moins, si elle était triste, elle attendait que plus personne ne soit là pour potentiellement le montrer. Si elle venait à montrer ça à quelqu'un d'autre, qu'est-ce que ça ferait? Elle avait une réputation de dure à cuire à tenir quand même, par les dieux...fallait y faire honneur. Si elle avait tenu huit ou neuf ans à combattre toutes sortes de monstres sans soutien particulier, sauf les soins qu'elle recevait à la Colonie et au camp Jupiter lorsqu'elle y passait, elle pouvait parfaitement tenir aussi l'absence d'un père qu'elle avait vu...allez...une fois dans sa vie? Deux peut-être, s'il était présent à un moment pendant sa vie de bébé? En tout cas, pas assez pour qu'elle le regrette.

Elle ne se rappellait que vaguement de Pluton. Un homme grand, brun, à la peau très pâle, sûrement à cause du manque constant de lumière diurne aux Enfers, drapé d'une longue toge sombre. Elle se souvenait très bien aussi lui avoir magistralement tiré la langue quand il avait dit être son père. Eh quoi...c'était les gènes maternels qui avaient fait une soudaine remontée dans son esprit. Un jour, vers six ans environ, elle avait fait une liste de tout ce que papa avait trouvé à maman en la rencontrant. Caelhàn Riverdale était une belle femme, intelligente, une Clairvoyante parmi les mortels, douce au quotidien mais qui prenait rapidement un tempérament de feu dans les moments critiques. Cela dit, tout cela ne l'avait pas empêché de succomber à la folie et se suicider. Peut-être espérait-elle revoir mon père, ou que celui-ci la sauverait avant qu'elle ne meure. Dans les deux cas, elle s'était magnifiquement foirée. Pluton semblait l'avoir oubliée...s'il n'avait mas ressurgi quelques jours plus tard. Deux jours après l'enterrement, très exactement. Elle se demanda brièvement si la mère mortelle de Declan était encore en vie, elle, et éprouva peut-être à son tour un soupçon de jalousie. Cela dot, il ne la voyait pas plus qu'elle, alors c'était un peu futile sans doute...

Elle décida de corriger un peu quand même. Après tout, ce lien familial tour frais existait bel et bien, et il était inutile de le renier. À quoi bon? Et puis, ça ne la dérangeait pas franchement d'avoir un frère grec. Ça ferait un peu de compagnie quand elle passerait à la Colonie. Quand on est un enfant des Enfers et qu'on se trouve un frère ou une sœur...eh bien, on se soutient mutuellement pour porter à deux un fardeau. Rien de grave donc.

"Notre père. Que tu le veuilles ou non, techniquement, je suis ta sœur, même si on se connaît depuis cinq minutes et que je suis passée à deux doigts de t'enfoncer deux couteaux dans la gorge. Tu sais...il a laissé ma mère mourir aussi. Les dieux se préoccupent jamais beaucoup de leurs gosses. Et on aurait même pas dû exister. "

Elle lui adressa un sourire moqueur.

"Mais ça veut pas dire qu'on a besoin de papa pour survivre. Je me suis débrouillée seule depuis presque neuf ans. Et fais pas gagfe aux autres. Ils pensent ce qu'ils veulent..."

La jeune femme s'allongea sur le dos dans le sable, les bras croisés derrière la tête.

"...je m'en fous totalement. "
 

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Mer 11 Juin - 19:39


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Pffffff. J'aimerais bien un coucou de temps en temps. Là, j'avais plus besoin d'être reconnu officiellement. Je l'étais, mais officieusement. Enfin bref. Mon père m'avait quand même envoyé un chien des Enfers, la nuit où le Satyre m'avait trouvé. Peut-être qu'il me reconnaissait, mais l'admettre tout haut ... Deux enfants. C'était un peu comment dire ... suicidaire. Enfin bref. N'empêche, un petit mot une fois de temps en temps, ce serait pas trop demandé non ? Moi, il avait laissé personne mourir dans ma famille. Sauf moi, d'une certaine façon. Il avait laissé ma joie et ma bonne humeur mourir, me laissant seul, triste et mélancolique. Éffacé, timide et sombre. Pouvait-on ignorer un enfant de la sorte ? Pas tant. La seule chose réelle qui me liait aux Enfers était mon épée en fer stygien. Je fermai les yeux et me rappellai ce jour où j'avais trouvé mon épée. J'avais prit des coups et des insultes de la part de Zachary, encore une fois. Sarah n'était pas là, ellem était partie voir Jayson, et je l'avais couvert. J'allai me perdre dans la forêt. Fermant les yeux pour trouver un tunnel, je finis par tomber sur un tunnel qui ne semblait pas existant, mais bref. J'y entrai et marchai longtemps. Au détour d'ine intersection, je vis quelque chose qui semblait absorber l'obscurité. Je m'approchai et trouvai une épée en fer noir. Elle sentait les Enfers a plein nez. Je décidai d'empoigner l'épée. Elle semblait parfaitement équilibrée. Comme si c'était un cadeau de mon père. Mais ça veut pas dire que je l'avais remercié pour autant. Je tournai des talons et m'en retournai donc à la Colo. Lorsque je mis le pieds dehors, il faisait presque nuit. Je rentrai à mon Bungalow, sans faire cas du Chef qui me toisait d'un oeil dédaigneux. je le fixai droit dans les yeux en lui jetant un regard glacial et il flancha le premier. Allez savoir pouquoi. Enfin bref. J'avais pas besoin de mon père pour vivre, comme elle disait.Je soupirai.

- Tu sais, c'est difficile la vie, ici. Sans personne. Sauf Sarah. Sans elle ... Je sais pas ..

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Mar 17 Juin - 21:47


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Shade s'était jurée il y a longtemps de ne plus se plaindre. Enfin, d'essayer au moins. Et à chaque fois qu'elle tombait sur un obstacle, tentait de se dire qu'elle aurait pu avoir pire. C'était une technique qui marchait, en somme. En tout cas, elle avait vécu avec pendant des années, alors pourquoi ça ne continuerait pas? On ne change pas une équipe qui gagne, de même que les habitudes qu'elle avait pris ne partiraient pas facilement. Par exemple, qu'on lui demande de dormir sans ses dagues à portée de main, ou de ne pas automatiquement être sur ses gardes, n'importe où, et elle répondrait plus ou moins poliment que ça lui était impossible. Quand on passe souvent des nuits à la portée de monstres divers, on ne dort que d'une oreille, et encore. Elle se demandait parfois pourquoi elle n'avait tout simplement pas accepté définitivement de s'installer au Camp Jupiter ou même tout simplement â la Colonie. C'était peut-être stupide de mener sa vie itinérante seule. Mais ça lui plaisait. Elle n'aurait su dire pourquoi, mais le fait de rester en place longtemps la rendait hautement irritable et difficile à vivre. L'hyperactivité, version maximale, quoi. Elle se posa l'espace d'un instant une question qui la troubla au plus haut point: et si un jour plus tard, elle s'installai pour...avoir une famille? Ughhh.

Sérieusement, Shade Riverdale, des enfants? Elle n'était déjà pas forcément douée pour prendre soin d'elle-même, alors des gosses, n'en parlons même pas, messieurs dames. Et puis, faudrait déjà que quelqu'un veuille d'elle et vis-versa, ce qui ne risquait pas d'arriver. Enfin, l'amour et l'affection reliaient les êtres par des chaînes de feu. Dès qu'on tirait sur l'une des autres extrémités, la personne à l'autre bout souffrait. Elle ne voulait pas souffrir pour quelqu'un d'autre. Ni même dépendre de quelqu'un, avoir besoin de quelqu'un. Certes, elle avait des amis, des gens à qui elle tenait. Mais elle pensait pouvoir vivre sans eux, si le besoin en était urgent. Mais quelqu'un dont elle ne pourrait se passer? Non, merci, sans façons. Voilà...vous voulez quoi de plus?

Declan semblait beaucoup tenir à Sarah. Un mince sourire éclaira les lèvres de la brune. Sarah...elle en cachait, des choses. Des choses que Shade avait découvert à son insu, bien sûr. Elle n'avait même pas fait exprès! Enfin si, un peu mais en suivant l'ex-préteur romain par simple curiosité pour voir où il allait si fréquemment, quittant le camp Jupiter, elle ne pouvait pas prévoir à l'avance qu'il allait retrouver la fille de Poséidon! Toute cette histoire l'amusait beaucoup, en fait, mais elle avait bien évidemment reçu l'interdiction formelle des tourtereaux d'en parler à qui que ce soit et pour le moment, ce serment tenait. Elle avait beau pourvoir mentir aisément, il y a des promesses qu'on ne trahit pas, par amitié pour la ou les personnes à qui on les avait faites.

Pour être franche, peut-être que la vie en solitaire convenait mieux à la fille des Enfers qu'elle était. Les pensionnaires ont une mauvaise vision des enfants de la mort, et elle ne pouvait pas les en blâmer. Ils n'étaient même pas censés EXISTER. Leur père avait foulé le serment aux pieds. Comme les deux autres d'ailleurs. Au final, personne n'était vraiment plus à blâmer que quelqu'un d'autre. La jeune femme finit par s'apercevoir que pendant qu'elle pensait, Declan avait ramené quelque chose des ombres, qu'il avait posé dans son bungalow, mais qu'elle ne chercha pas à voir, preuve qu'elle ne se méfiait pas franchement de ce garçon. Elle leva une main, s'immobilisa, hésitante, et tapotai brièvement l'épaule de ce petit frère qu'elle venait de se découvrir.

"Sarah est sympa, ouais. Mais c'est pas pour rien que j'ai refusé de rester ici quand ils me l'ont proposé. Nous autres, on est mal vus. Après, si tu y fais attention ou pas, c'est ton affaire. "

Elle poursuivit en entrecroisant ses doigts d'un air absent.

"Quand tu bouges, personne ne sait que tu es un enfant d'Hadès et on te traite presque normalement. Tu vivais où, avant? Ta mère...savait?"

Sous entendu: connaissait la nature divine de notre père. Elle battit des paupières. Pauvre chère maman claivoyante.

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Mer 18 Juin - 10:10


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Je n'avais pas peur de mourir. Si je disais cela devant quelqu'un me connaissant pas, on pouvait facilement penser que j'étais suicidaire. Mais en réalité, pourquoi avoir peur de la Mort ? Nous savons tous ce qui nous attendent, enfin, pour les demi-dieux: L'Élysée. Pour certains, c'était le Champ des Châtiments, mais c'était presque improbable. Pour le reste, l'Asphodèle. Pourquoi craindre cela ? Ca ne fait rien, au final, si ? Tu oubliais peu à peu tes proches, qui tu étais, là-bas. Tu oubliais tout et vivait autre chose. Ca changeait quoi, quelqu'un pouvait-il me le dire ? Je soupirai, les yeux dans le vague. Pourquoi craindre ce que l'on connait ? Encore plus que l'inconnu ? C'était si stupide, si puéril. La mort avait quelque chose de rassurant, à mon avis. L'Élysée, le lieu de repos éternel - ou pas, si l'on choississait de revivre - des héros, ceux morts au combat et qui avaient mené une vie remplie, belle et servile, mise au service du bien. L'Asphodéle, ce champ longilide et un peu vide, où erraient les âmes de tous ceux qui avaient menés une vie ni mal ni bonne, ou encore ceux qui avaient trop peur de se faire juger. Et enfin, les Champs des Châtiments, lieu de damnation pour les pires mécréants. Et, plus bas, il y avait le lieu spécial où les pires âmes étaient suppliciées jusqu'à la fin des temps, si la fin des temps existâ réellement.

Shade me tapota l'épaule. Ouais, nous étions mal vu. Mais c'était stupide, enfantile. Prenaient-ils la peine de réellement nous voir comme nous étions ? Prenaient-ils la peine de compatir, de comprendre ? Sentir tout ce qui vit, tout ce qui meurs, comprendre, ressentir la mort de tous et chacun, qu'avait-ce d'agréable ? Rien. Tous nous évitaient instinctivement, par peur. Nous n'alliosn pas les tuer rien qu'en les regardant quand même ! Alors nous nous tenions à l'écart, mais ça, personne ne pouvait le comprendre, car personne ne nous comprenaient. Tentant de juger d'abord et avant tout, ils ne se fiaient qu'aux ruumeurs. C'était ... Imbécile. Les gens jugeaient tellement vite, ne prenant pas la peine de connaitre, ni de faire l'effort de comprendre et encore moins de compatir.

Ouais, aussi. Au moins il y avait Sarah. Se foutant éperdument de tout cela, elle m'avait accueillit dès le début. Joyeusement, et m'avait aidée à m'adapter, à apprendre tout ce qu'il fallait sur ce monde dans lequel j'avais brutalement été catapulté sans aucune préparation. J'en savais un peu sur les grecs et tout avant de débarquer ici, mais seulement la base, ce que j'avais pu trouver à portée de mains et des mortels aussi. Ici, c'était plus détaillé, j'avais réellement pu apprendre, me pencher sur des mystères qui s'éclaircissaient aussi au fil du temps. Je pouvais errer, sans avoir peur de me faire attaquer tout le temps. Quoi que certains pensionnaires ... Enfin bref. Je m'étais adapté et ça comptait, point.

Pour ce qui était de ma mère... Sans doute le savait-elle. Peut-être l'avait-elle comprit. Sûrement que oui. Mais elle avait voulu me protéger. Elle comprenait ce monde, même si elle ne le voyait pas. Simple mortelle ne voyant pas au travers la brume, mais connaissant les histoires grecques et les Dieux, elle avait sucité l'intérêt de mon père. Mais elle m'avait tu cette vérité, ne tenant pas a attirer les monstres sur moi. C'était sa fçon de me protéger, mais vu ma curiosité, je n'avais pas pu me résigner à rester dans l'ignorance. Lorsque j'abvais atteins mon âge de douze ans, j'avais commencé à me faire attaquer. Bref, la routine quoi. Puis j'étais parti à la Colonie lorsque le satyre m'avais trouvé, pour ne pas faire souffrir ma famille davantage.

- J'ai vécu au Texas, avec ma mère, mes grands-parents et les employés du ranch. Ils savaient, mes grands-parents et elle. J'ai découvert seul mon ascendance divine. murmurais-je, a demi perdu dans mes souvenirs.
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Mar 24 Juin - 19:20


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A entendre ce petit frère parler de sa famille, Shade en éprouva presque de la jalousie. D’accord, peut-être que maintenant, elle était heureuse. Elle allait où elle voulait, à son gré et celui de ses pas, de ses humeurs aussi. Elle voulait faire un tour à Brooklyn ? Pas de problèmes. Quoiqu’en fait, une certaine aura déconseillait aux demi-dieux grecs et romains de s’aventurer par-là, aussi sûrement que si un signal à ultrasons leur avait soufflé dans les oreilles que cette partie de la ville n’était pas faite pour eux. Lorsqu’il lui prenait l’envie d’aller à New York, elle préférait fréquenter Manhattan. Peut-être aussi à cause de la proximité de l’Empire State Building, même si elle savait que son père ne s’y trouvait pas. Papa, cloîtré aux Enfers. Ça l’énervait, de rêver autant de liberté alors que son propre père restait de son plein gré dans l’Outremonde. A croire que les gènes avaient faussé tout son génome et elle n’avait rien pris de papa ou maman, créant son système à elle. C’en devenait étrange, parce qu’elle aurait bien voulu tenir un peu plus de Caelhàn et de sa douceur, qui aurait tempéré son caractère de furie lorsqu’elle s’y mettait.

Ça devait être bien aussi, d’avoir une famille entière autour de soi. Et de pas avoir à gérer la maison aux trois-quarts à cause d’une mère qui sombrait lentement dans la folie. Bien sûr, Shade la croyait, quand elle finissait les bras croisés et la tête entre les mains sur la table de la cuisine, à décrire d’un ton hagard les monstres qu’elle disait voir par la fenêtre. Pour la bonne raison que lesdits monstres, c’est elle qui les empêchait d’entrer à la fois à cause et grâce à son aura éclatante de fille des Enfers. Le genre de truc qui sent bon, mais qui repousse en même temps parce que c’est merveilleusement effrayant. Elle savait que c’était étrange. Mais elle avait fini par s’habituer à l’étrangeté depuis bien, bien longtemps. Depuis qu’elle était née.

Avoir des grands-parents aussi devait être une sensation agréable. L’affection d’une personne âgée n’est pas la même que celle d’un adulte, fût-ce votre mère. Si seulement elle ne haïssait pas les siens et ceux-ci ne la considéraient pas comme une fille du Diable (ce qui en somme n’était peut-être pas totalement faux, si on y réfléchit un peu…), peut-être que ça aurait pu ne pas aller si mal que ça. Sauf que quand la famille vous force à déménager, d’une ville déjà hantée à une autre qui était peut-être pire…bon, ça n’aide pas trop à la bonne ambiance aux dîners de famille, quoi ! De toute façon, ils la pensaient probablement déjà morte. Morte depuis des années, n’ayant pas réussi à survivre toute seule après sa fugue, à la suite de l’enterrement de Caelhàn. Auquel ils n’avaient même pas assisté, d’ailleurs. Sans doute avaient-ils renié leur fille, après qu’elle eût rencontré Pluton et soit tombée enceinte au bout de…trois mois de relation ? Ouais. Truc du genre. Elle vrilla résolument son regard acajou sur l’horizon.

« Ca devait être bien, de vivre là-bas. Quand tu dévisages pas de ville hantée en scène de crime, avec des grands-parents et une mère qui débloque pas, et qui a pas fini à l’hosto… Elle est vivante, la tienne, hein ? Tu la revois ? »

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Ven 11 Juil - 16:04


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Je regardais le soleil se coucher. J'aimais bien ma mère, mais j'avais envie de voyager. Trop de gens ici. J'aimerais être seul, découvrir, explorer le monde, mais ça n'est pas possible. Je suis trop puissant pour bouger d'ici. Les monstres, malgré mon aura super sexy qui sent bon de demi-dieu, s'attaquent à moi, même si je suis un gosse des Enfers. Ouais. Shade voudrait une famille, moi je voudrais la liberté. Si je pouvais l'emmener avec ma famille ... Sans doute aimerait-elle rencontrer ma mère et mes grands-parents ? Les rayons du soleil couchants mourraient lentement dans l'océan, s'abimant dans cette marre d'eau. Je poussai un léger soupir. Je comprenais pourquoi Shade s'isolait. Apparemment, une mère folle et des grands-parents pas sympathiques n'aidaient pas. Moi, c'était tout le contraire. J'étais curieux, je voulais tout connaitre, tout savoir, tout apprendre. J'aimerais tant voyager, comme elle.

- Non. Je ne peux pas revoir ma mère. Trop dangereux. Puis, elle habite au Texas.

Autrement dit, à côté de la Californie. J'ajoutai que je voulais la revoir, mais je ne pouvais pas, pour sa protection et celle de ma famille. J'avais pas envie qu'ils souffrent à cause de moi alors je me tenais éloigné. Qu'avait-elle visité comme pays ? Comme État ? Jusqu'où s'tait-elle rendue ? Je l'enviais. je crois que je suis jaloux, en fait. De la liberté qu'elle a. Moi, au dehors, je pouvais pas faire trois pas sans manquer me faire tuer par des monstres. Tout juste s'ils m'attendaient pas à la sortie en faisant des tatas à la vitre. [L'Image XDD] Je tendis doucement la main et fit valser des Ombres. Je les manipulaient, jouais avec elles pour leur faire faire ce que je voulais. Mais ça avait tout de même ses limites et moi aussi, alors je cessai rapidement.

- Ça doit être génial de voyager, d'apprendre .... J'aimerais tant, mais je ne peux pas faire deux pas sans manquer me faire tuer dis-je un peu amèrement.

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Sam 12 Juil - 18:38


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C’est sûr que les parents mortels, pour eux demi-dieux, c’était toujours une affaire un peu délicate. Au Camp Jupiter, ceux qui n’étaient pas des legs ne revoyaient souvent pas leur famille avant d’avoir bouclé leur service, ledit service prenant quand même une bonne décennie de la vie des gens. C’était un des aspects qu’elle appréciait assez peu dans le camp romain, et aussi un de ceux qui l’avaient poussé à ne pas rester, en plus de la soif de liberté qu’elle n’avait toujours pas entièrement assouvie, d’ailleurs. Probablement parce qu’elle se contentait des Etats-Unis, et du Canada, à la limite. Mais prendre l’avion ? Ouh, très peu pour elle. Jupiter n’était pas du genre cool avec les enfants de ses frères et elle n’avait pas vécu autant pour mourir dans un bête crash d’avion. OK, OK, une fois, elle avait poussé jusqu’en Amérique du Sud par vol d’ombres à un de ses premiers essais et s’était effondrée à l’arrivée, passant ainsi à deux doigts de l’extinction précoce par une drakaina qui voulait apparemment sa peau comme manteau de guerre.

Mais en même temps, elle aurait pu rester là-bas et y être en sécurité, ce à quoi elle avait préféré une vie vagabonde et l’entière liberté (et responsabilité aussi, malheureusement) de ses faits et gestes. D’accord elle risquait de crever à peu près tous les deux jours et n’arrangeait rien en mettant sa santé mentale en jeu depuis quelques temps par de petites excursions dans le Labyrinthe à ses moments perdus. Mais ce qu’elle aimait dans tout ça, c’était justement cette dose de risque et de danger, l’adrénaline qui lui brûlait les veines, et l’enthousiasme de vivre chaque jour en sachant que ça pouvait potentiellement être le dernier. Et voilà qu’elle tournait à la philosophe hippie, maintenant… Nan, sérieusement, fallait faire attention aux plantes qu’on balançait dans le feu de camp.

Shade haussa légèrement les épaules. Elle se donnait parfois l’impression d’être une vraie suicidaire à courir ainsi le danger au lieu de tout simplement continuer de se faire passer pour une fille d’Hadès et passer une année paisible à la colonie comme tout le monde, mais rester en place longtemps ne lui convenait pas. Peut-être que ça convenait mieux à Declan de rester ici, en sécurité. Après tout, qui était-elle pour prendre des décisions à sa place pour le moment ? Pas sa mère en tout cas. Juste sa demi-sœur qu’il connaissait depuis quelques minutes à peine. Mais elle entendait bien que l’entente viendrait. Entre gosses de la Mort, on se serre les coudes.

« T’as pas grand-chose à regretter, hein. J’ai jamais traversé l’Atlantique ou le Pacifique. Zeus et Poséidon sont pas toujours tendres avec les gosses de leur frère…et puis, c’est pas comme si je restais dans des cinq étoiles. Faut bouger tout le temps…pour ça que je prends pas de gens avec moi. Mais peut-être que quand tu auras un peu plus d’expérience du vol d’ombres, j’te prendrais avec moi, un de ces jours. T’as l’air d’en avoir assez dans les tripes pour survivre… »

Sur ces mots, elle se leva, s’étira brièvement avant de lui adresser un sourire un peu las.

« Sur ce, p’tit frère, je te laisse et je vais profiter d’un bon lit douillet sans monstres à la porte…pour une fois qu’il y en a un… Si tu veux reparler, on f’ra ça demain. »

Elle poursuivit son chemin tout droit jusqu’au bungalow 11, dont elle poussa soigneusement la porte pour ne pas faire de bruit et contourna les nombreux lits occupés sur la pointe des pieds avant de s’affaler sur le premier qu’elle trouva libre. Après tout, elle n’avait pas de placé prédéfinie ici, comme partout.

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Mer 13 Aoû - 19:28

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